Cold Case : les couleurs de l’oubli : test et avis
Si vous aimez les jeux d’enquêtes ou d’énigmes à résoudre en groupe, une nouvelle option apparait avec la gamme « Cold Case ». Si vous en avez marre des Exit et Unlock ou que vous avez tout épuré, ce nouveau jeu Cold Case est taillé pour vous sur mesure. Vous allez devoir résoudre un meurtre, et tout est fait pour que vous ayez l’impression d’être un vrai enquêteur. On a testé le premier volet nommé « les couleurs de l’oubli ».
Comment jouer à Cold Case : les couleurs de l’oubli ?
L’article est sans spoilers bien évidemment, j’évoquerai quelques détails car il y a un ou deux bugs et il est toujours plus agréable d’en avoir connaissance avant de jouer. Le but du jeu va être de résoudre un meurtre qui a eu lieu il y a une dizaine d’années. Vous l’avez compris, une fois que vous aurez terminé le jeu, il n’aura plus d’utilité et vous pourrez le prêter ou le revendre. Le jeu se présente comme une grosse enveloppe cartonnée, symbolisant le dossier qui a été enterré dans les archives de la police : parfait pour l’immersion ! À l’intérieur, vous allez trouver des tonnes de documents et on comprend alors le prix du jeu qui peut décourager au premier abord. Vous avez des photos de la scène de crime, des rapports de police, des rapports d’interrogatoires écrits ou audio, des schémas de la scène de crime, les articles de journaux de l’époque, les documents récupérés chez les témoins etc… On y croit à fond et on a vraiment l’impression de reprendre une enquête officielle. Bien évidemment, l’enquête de l’époque n’a rien donné, et vous allez devoir retrouver ce qui a été omis ou n’a pas été vu par les anciens enquêteurs. Heureusement, le jeu est progressif. Dans un premier temps, il faudra par exemple réussir à expliquer la nature du décès de la victime. Puis, on aura accès à quelques documents supplémentaires et il faudra trouver une incohérence dans le discours d’un témoin. Enfin, vous serez en mesure de comprendre qui est le meurtrier, avec l’arrivée des documents finaux.
Au niveau pratique, il y a certains documents qui sont dans deux enveloppes à part, qu’il n’est pas possible d’ouvrir avant d’y être invité. Pour avancer, sachez que chaque document possède un code de 4 lettres. Vous avez un lien internet où on vous demande de rentrer le code des 3 documents vous ayant permis de comprendre pourquoi la victime ne s’est pas suicidée etc… En effet, quand on a enfin le lien logique, tout devient clair, et on peut tenter une réponse en indiquant les 3 preuves qui nous ont permis de comprendre. En cas d’erreur, on recommence autant de fois qu’on veut, et on peut avoir des indices si besoin. Quand on trouve, l’application nous dit d’ouvrir l’enveloppe mise de côté et nous indique ce qu’on recherche. Il faudra donc un accès internet mais qui reste minime ici. Vous allez passer 2 à 4 heures à éplucher des documents papiers et à émettre des hypothèses ; l’écran n’est pas nécessaire et il n’y a pas de recherches à faire en ligne.
Sachez que ce jeu rencontre un excellent succès et qu’on a déjà 4/5 enquêtes supplémentaires qui sont prévues. Vous n’avez pas fini de voir des Cold Case dans les rayons ludiques.
Le jeu Cold Case – les couleurs de l’oubli consiste en une enveloppe cartonnée. A l’intérieur, vous trouverez plus de 25 documents/photos…disponibles pour commencer à jouer. Il y a aussi une enveloppe « solution » à ne pas ouvrir avant la fin, et deux enveloppes avec les numéros « 2 » et « 3 » qu’il faudra ouvrir quand vous avancerez à chaque étape.
Vous apprenez à l’ouverture de l’enveloppe qu’une certaine Claire Lambert est morte dans son atelier de peinture il y a une dizaine d’années. Cette restauratrice d’objets d’arts a été retrouvée pendue, et malgré les nombreux témoignages et indices récoltés, la police n’a pas su élucider l’affaire à l’époque. A vous de tout reprendre et d’utiliser votre déduction pour comprendre ce qu’il s’est passé.
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Avis sur le jeu Cold Case : les couleurs de l'oubli.
L’énorme point fort du jeu est clairement le travail qui est fait sur la qualité des documents. Les rapports de police sont incroyables et donnent une personnalité à chaque individu ; en plus on a l’audio si on veut! Un énorme effort est fait sur les photos, que ce soit des personnages ou de la scène de crime. On a une grande variété de choses et à chaque fois, c’est concret : des ordonnances de la pharmacie, une copie d’un livre, des articles de journaux, un flyer de l’époque… Et bien sûr les croquis de la scène de crime comme si ça sortait du département de la police. Un rapport d’autopsie professionnel comme si on en sortait, une liste énorme de chaque objet de la scène de crime avec sa taille, les empreintes etc… Bref, du super boulot et l’immersion est incroyable. Personnellement, j’ai eu envie de m’installer un immense paperboard dans le salon et d’épingler les photos des suspects sur les murs en les reliant avec des fils tellement on y croit. Attention, vous allez être submergé de documents et il faudra plus d’une heure de lecture pour prendre connaissance de tout. On a les rapports de police que je vous conseille de lire de manière commune puis chacun pourra fouiller dans les divers documents. Bien évidemment, vous serez un peu sorti de l’immersion quand vous trouverez la solution. Autant le dire, les policiers ayant traité l’enquête étaient de vraies taupes et ça fait étrange de trouver la solution qui peut paraitre « simple » comparé à la qualité des documents. Mais bon, cet aspect est inévitable et il est évident que la solution doit être trouvable en moins de quelques heures pour que le jeu ait du sens.
Le format permet de jouer seul ou à deux joueurs mais ça reste tout aussi efficace à 4, voire plus. Ce n’est pas toujours le cas sur les jeux coopératifs. Mais il y a tellement de documents sur les jeux Cold Case que ça permet d’inviter du monde. N’oubliez pas d’ouvrir l’enveloppe « 2 » quand vous avez résolu la première partie de l’énigme.
Côté moins bien, on peut noter quelques coquilles et je me permets de vous les indiquer ci-dessous. Rien de plus pénible que de passer 20 minutes à discuter d’une incohérence sur un document en se demandant si c’est volontaire ou si ça a un rapport avec l’enquête. Un peu dommage d’avoir laissé passer de tels aspects. Le ressenti final va surtout dépendre de la manière dont vous allez réussir ou non. Qu’on soit clair, vous allez prendre connaissance de dizaines d’informations pendant des heures, dont la plupart sont inutiles. Il peut y avoir un côté frustrant en terminant la partie même si on a tout trouvé. Mais c’est le but du jeu : vous êtes noyé dans les informations et vous devez réussir à extraire les rares qui sont importantes. Petit regret également : il y a deux manières pour réussir à répondre à la seconde partie de l’enquête. Si vous trouvez la première qui est prise en compte par l’application, alors tout va bien. Mais si vous optez pour la seconde, le jeu ne l’acceptera pas et vous risquez de passer des heures à envisager autre chose. Vous l’avez deviné, ça a été notre cas et on a perdu 40 minutes à réfléchir autrement alors qu’on avait démonté le bon alibi mais d’une autre manière. Il y a bien évidemment quelques incohérences ou aspects un peu forcés pour nous amener sur plusieurs pistes qui sont un peu bancales à la fin, mais dans l’ensemble, l’enquête est intéressante. Cold Case est une alternative sympa qui diffère des Unlock ou Exit. Je préfère quand même le jeu « Détective » mais qui est bien plus long et plus cher.
Les avantages du jeu
Une excellente alternative aux jeux coopératifs d’enquête et de déduction. On est complétement plongés dans une enquête policière avec des documents hyper fidèles. L’utilisation d’internet est quasi inexistante. On peut jouer à beaucoup et le système pour avancer est bien pensé. Il serait dommage de passer à côté, essayez au moins un Cold Case!
Les inconvénients du jeu
Quelques petites coquilles sont passées et on aimerait que ce soit encore plus carré même s’il est difficile d’anticiper les diverses hypothèses de chacun avec autant de documents. Bien entendu, la rejouabilité est nulle.
Les erreurs et coquilles sur la première version du jeu Cold case.
La première énorme erreur apparait sur le premier document à lire : le rapport d’enquête préliminaire (ref #R6L7) ! On a à peine commencé qu’il y a une grosse incertitude sur le paragraphe « g » réservé à Adrien Leroy. On y apprend rapidement le rôle de Mr Leroy et son interaction avec la victime, mais la dernière phrase indique que « Mr Lambert connait des grandes difficultés financières ». Mr Lambert qui est le frère de la victime n’a rien à faire ici et sera présent ailleurs. C’est bien Mr Leroy qui connait les difficultés évoquées.
La seconde erreur qui peut vous faire des nœuds au cerveau apparait tout à la fin du document suivant : Relevé des traces et preuves matérielles (ref J8E7). Le document indique que les empreintes digitales relevées sur l’échelle appartiennent à la victime Claire Lambert et à un certain Pierre Courdet. Ce dernier n’existe pas dans le jeu, et on apprend en plus dès le départ que le concierge a utilisé l’échelle pour décrocher la victime du plafond. Le concierge s’appelle justement Pierre mais son nom de famille est Bernard. Je pense donc qu’ils ont voulu indiquer Pierre Bernard et non Pierre Courdet pour les empreintes sur l’échelle.
Enfin, le dernier point qui me chiffonne apparait sur le Rapport d’enquête préliminaire de police (ref #R6L7), où on apprend que le gardien Mr Lambert a alerté les secours à 8h17 (c’est précis mais normal, ça vient de la police). Pourtant sur le Rapport d’intervention (ref #C6R5) qui est aussi un document interne du même commissariat, il est indiqué que l’appel au central d’urgence du gardien a eu lieu a 8h10. Je ne sais pas si le décalage est volontaire ou non, mais ne vous faites pas des cheveux blancs pour ça, ça n’a pas d’importance dans le jeu. Vous voyez les deux documents ci-dessous.
Il y a ensuite des interprétations ou avis différents selon la manière dont vous avez vécu votre enquête. Je vous propose de passer par les commentaires pour en discuter et j’invite donc ceux n’ayant pas fait le jeu à ne pas les lire !
